Antigua et Barbuda

Antigua

Le 29 mars, nous quittons le mouillage de Deshaies direction l’île d’Antigua distante de 40 miles.

Le vent souffle depuis plusieurs jours, aujourd’hui il est légèrement mollissant mais encore soutenu. Il faudrait encore patienter quelques jours pour bénéficier de conditions de navigation agréables, mais nous souhaitons arriver avant le week-end de Pâques, (incluant le vendredi saint) . Nous avons peur de nous retrouver coincés en quarantaine plusieurs jours dans l’attente de la réouverture des bureaux de la police d’immigration et des administrations de contrôle sanitaires, probablement fermées pendant ce week-end prolongé !

Nous larguons donc les amarres et naviguons au plus près de la côte à l’abri de la barrière de corail pour remonter au maximum au vent avant de mettre le cap sur Antigua travers au vent.

Le pilote ne tient pas le cap, nous barrons donc à tour de rôle, le temps est couvert, la mer est forte … la navigation est éprouvante. Nous arrivons bien fatigués au mouillage de Freeman Bay, devant English Harbour.

En ces temps de covid … une solidarité entre navigateurs s’organisent pour pouvoir continuer à voyager. Les règlementations évoluent continuellement et ce n’est pas toujours facile de s’y retrouver et d’avoir des renseignements actualisés. Des retours d’expériences, des conseils, des astuces sur les contrôles et politiques sanitaires appliqués sur les différentes îles circulent de bouche à oreille de voyageurs ou à défaut via les réseaux sociaux ! Nous suivons donc les conseils des navigateurs qui nous ont procédés et choisissons une arrivée sur English Harbour plus souple avec les voyageurs, plutôt qu’à Saint John’s qui impose une septaine. Effectivement après 24H de quarantaine (contrôle sanitaire, police d’immigration et clearance d’entrée) nous sommes libres de naviguer dans les eaux Antiguaises. Antigua est une île créole à la sauce britannique. Le port d’English Harbour, situé au sein du National Park Nelson’s Dockyard, est situé entre deux falaises et donc peu visible de la mer. Le port et ses deux grandes baies accueillent de magnifiques yachts racés, certains dont le mât dépasse les 50 mètres.  Derrière la vitrine, du port, des restaurants et des hôtels, le décor change … des cases en bois, des boui-boui, des carcasses de voitures. Antigua vit essentiellement du tourisme … inexistant depuis 1 an. Le pays à réouvert ses frontières et le tourisme redémarre tout doucement.

Nous partons au mouillage de Non Such Bay à proximité de Green Island. Cette île privée, accessible uniquement par la mer, appartient au très select Mill Reef Yacht Club. Un petit paradis, super abrité, nous sommes comme sur un lac. Nous fêtons Pâques sur le bateau et dévorons rapidement tout ces chocolats avant qu’ils ne fondent !

Nous débarquons sur la plage de Green Island. Vers midi, notre voisin anglais arrive à la nage pour nous prévenir que l’accès aux plages est interdit pendant le week-end de Pâques, un ami l’a prévenu … les gardes côtes sont en chemin. Oups … sûrement une mesure liée au COVID dont nous n’avons pas eu connaissance. Nous revenons rapidement à bord et effectivement 10 minutes plus tard la navette des coast guards passent faire son tour d’inspection.

Le catamaran kumbaya, nous rejoint au mouillage. Une famille avec 4 enfants, croisée rapidement au Cap Vert, la veille de notre transat. Les enfants sont tout contents de retrouver des copains. Nous festoyons apéro, grillades de langoustes pêchées par Hubert et Fabio … on se régale ! Les fonds sous-marins sont riches, nous pouvons observer : des tortues, raies pastenagues, raies léopard, murène porcelaine, et de magnifiques poissons tropicaux.

Nous devons caréner le bateau dans quelques jours sur Jolly Harbour, nous quittons le mouillage quelques jours plus tard et poursuivons notre route par le Sud. Nous passons 2 nuits au mouillage à Carlisle bay, baie toute ronde, nous sommes seuls. Sur la plage, un bel hôtel casi désert et derrières des cases délabrés, des hommes et des femmes assis devant une bicoque, des chats errants, des chèvres en liberté … le contraste est saisissant. Le lendemain, nous partons en randonnée dans la forêt sèche qui borde la plage, sous un soleil de plomb, ouf ça cogne ! Pour motiver les enfants, nous nous amusons à chercher les colibris. Il en a beaucoup mais ils sont difficiles à voir, tellement ils volent vite. Solal adore les observer et il est très fort pour repérer le moindre animal ou insecte qui se cache dans la végétation. Tout en haut, un beau panorama s’offre à nous. Nous sommes à Cactusville, une multitude de têtes d’anglais …on dirait un champ de bataille. Ils ont des formes très drôles qui font beaucoup rire les petits … et les grands. 

Nous reprenons la mer en direction de Jolly Harbour pour caréner le bateau. Une belle navigation, peu de fond et une eau bleu turquoise où nous croisons quelques tortues qui longent la côte. Nous arrivons dans la lagune de Jolly Harbour en fin de journée. Le lendemain à 9H30 pétante, nous sommes amarrés de flanc près du travel lift. Nous avons préparé les sacs et je quitte le bâteau avec les enfants. A cause du covid pas de possibilité de dormir à bord au sein du chantier, c’est donc l’occasion d’une petite escale de 2 nuits à terre dans un petit hôtel sur Jolly Harbour. Nous assistons au grutage du bateau. C’est toujours impressionnant et un peu angoissant de voir son bateau sortir de l’eau et se balancer à quelques mètres du sol.

 

Fabio s’attèle au carènage du bateau pendant que les enfants et moi rejoignons notre chambre d’hôtel avec clim et 9 oreillers sur chaque lit. Les enfants les ont comptés pour eux ça symbolise le luxe ultime 😉 L’ espace, le grand lit, la douche chaude … on savoure le confort !

Après 3 jours de travail efficace, carénage, réparation d’une fuite dans le réservoir avant et vérification de la bague hydrolube, abîmée suite aux incidents avec les casiers,  Aquavel est de retour sur l’eau. Nous reprenons notre route direction Deep bay. Un hôtel de luxe borde la plage. Un ancien Fort surplombe la baie et offre un panorama sur le port de Saint John’s, la capitale de l’île, Deep bay et le lac salé. 

Nous partons découvrir Saint John’s, la capitale d’Antigua, situé à une dizaine de kilomètres. On chausse nos baskets et c’est parti ! Au bout d’une heure de marche, nous arrivons au village de Five Islands où on nous indique une aubette de bus. Au bout d’une vingtaine de minutes un bus collectif arrive, intérieur noir, sièges en cuir rouge et au plafond une moquette avec des têtes de morts. Génial ! 

Nous arrivons à la gare routière dans l’effervescense de la ville. Nous arpentons les rues, marchés et commerces en tout genre et mangeons dans un petit “lolo”, on se régale ! 

Petite exploration sous-marine de l’épave du voilier “Andes”  navire à trois mâts en acier, parti de Trinidad le 5 juin 1905 avec une cargaison de 1 330 barils de poix destinés au pavage des routes du Chili. Le “Andes” a pris feu et a coulé à Deep Bay le 9 juin 1905.

Nous partons vers le nord en direction de Great Bird Island, 15 miles au moteur entre les récifs. Nous arrivons devant ces petits îlots granitiques, un petit air de méditérranée. Nous sommes seuls au mouillage. Il se dégage de ce lieu une grande quiétude et nous devinons de beaux fond marins à découvrir. Nous partons explorer en annexe. A l’arrière une petite plage de sable et quelques tables en bois, nous sommes conquis ! Nous tentons l’école sur la plage , les pieds dans l’eau … difficile de se concentrer … les leçons sont vite expédiées 🙂

 

Barbuda

Le 19 avril, nous partons au portant vers l’île de Barbuda à 25 miles au nord. Durant la navigation, soudain un grand jet d’eau, puis une nageoire caudale. Je hèle les enfants, ils déboulent dans le cockpit et se collent le long des filières. La baleine plonge à nouveau, nous apercevons encore quelques souffles, puis elle s’éloigne. Ces moments sont tellement furtifs, qu’ils sont très diffciles à capturer. Nous sommes émerveillés avec juste l’envie de profiter de cet instant magique et éphémère ! Nous mouillons à Cocao Bay, longue plage de sable, une eau chaude d’un bleu incroyable sous un ciel bleu azur. Nous retrouvons Romain, Adeline et Elena sur le bateau Romadeleya. Nous nous suivons depuis l’Espagne et nous croisons régulièrement sur notre parcours. Nous dégustons quelques langoustes arrosées de champagne face à la mer … elle est pas belle la vie !

 

Nous passons une nuit à la pointe de Gravenor bay , l’accès est assez complexe car il y a peu de fond et de nombreuses “patates” de corail. L’endroit est beau et nu, mais ça souffle fort, et la nuit n’est pas très sereine avec la hantise que l’ancre dérape au milieu des récifs. Nous restons une nuit et remontons vers un mouillage plus protégé. 

Nous mouillons à proximité de Codrington afin d’effectuer notre clearance de sortie pour quitter le territoire et rejoindre l’île de Saint barthelemy. Suite au Cyclone IRMA en 2017, l’île de Barbuda a été dévastée, 95 % des infrastructures ont été détruites et l’île a été totalement évacuée. Une brèche a ouvert le lagon autrefois entièrement fermé. Codrington est fortement marquée par les stigmates du cyclone, cette petite ville regroupe la totalité des habitants de cette île … le temps est suspendu. 

One thought on “Antigua et Barbuda”

  1. Magnifique comme toujours, on s’évade de notre quotidien grâce à vous. Merci de nous faire rêver en partageant votre voyage.
    Amitiés à tous
    Hervé

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